Nous avons rencontré Pierre-Yves lors de l’expédition #01 au Maroc.

 

MA VIE, MON OEUVRE

Je m’appelle Pierre-Yves Marais, j’ai 50 ans cette année, je vis depuis 20 ans au Maroc où j’ai créé ce projet de Terre des Etoiles, pour faire un joint entre ma vie d’avant, ma vie d’ici, mes aspirations profondes et les choses qui m’animaient particulièrement.

Mon parcours de vie, c’est une histoire d’enfant. Quand on revient en arrière et qu’on se demande qui on est et pourquoi on est, il suffit peut-être simplement de se dire : « qu’est-ce que j’étais quand j’étais enfant ? »
Moi quand j’étais enfant, j’adorais vivre dans la nature, vivre dehors, m’amuser, jouer, courir en plein air. J’ai eu cette chance-là, vivant en Ardèche. Depuis tout petit je voulais faire des spectacles, voyager, créer des lieux atypiques…
Il y a une reprise de conscience de ma part, à un moment donné de mon existence, une reprise de conscience forte de reconnexion, de se réapproprier sa propre vie, ce que nous sommes véritablement les uns les autres. Petit à petit, tout au long d’un long processus, qui est assez conventionnel finalement : je nais enfant, plein d’utopies, plein de rêves, de jeux et de délires, et à un moment on me demande de devenir un petit singe à l’école, de devenir quelqu’un de bien comme il faut, soit comme ceci, comme cela… On est dans un habit qui nous va mal, et à un moment on craque l’habit. Certains le font à 20 ans, d’autres à 30, d’autres commencent à le déchirer à 15 et finissent de le craquer à 45, ce qui a été mon cas. Et puis quand on craque l’habit, on redevient ce qu’on a envie d’être. On arrête de travailler, de se prendre au sérieux, et on retrouve nos histoires d’enfants.

Terre des Etoiles est une histoire que je raconte en vrai, en grandeur nature. Je suis sorti de ma plaque de Lego et je l’ai fait en grand.

COMMENT J’OEUVRE POUR LE MONDE

Notre passage à Terre des Etoiles.

Terre des Etoiles, c’est le concept d’un lieu vivant, d’un lieu de vie dédié au tourisme, au départ. On accueille des touristes au milieu de nulle-part, dans un environnement hostile qu’est cet environnement de désert, avec la possibilité d’y dormir, d’y manger, y faire une activité, y passer un moment. C’est un lieu vivant, où il se passe des choses en permanence.

Chaque soir, ici, c’est la terre des étoiles. La Voie lactée au-dessus du camp illumine tout l’environnement.

Le tourisme et l’hôtellerie sont des domaines qui sont hyper classique et hyper conventionnel – un hôtel ça répond à des critères, des normes, des process terribles… Ici, on a tout ça, les normes, les process, mais on n’a pas de murs. On a une liberté totale de bouger, de parler, de se comporter, d’être vivant. On encourage les gens à être vivants. Je suis dans cette approche d’un monde du tourisme et de l’hôtellerie différent.

Le plus beau compliment qu’on m’ait fait ici, c’est les gens du Club Med qui m’ont dit : « Vous réinventez le Club Med de nos débuts, des cases en Afrique où on se marrait. » C’est le film Les Bronzés, mais c’était réel, c’était des lieux de vie où il se passait des choses. Sans vouloir copier ce qu’ils font, on veut que ce lieu soit un lieu vivant. Parce que je sais pas vous, mais moi si je rentre dans une chambre d’hôtel à Paris, je m’emmerde. J’ai la télé en face de moi qui me regarde comme si elle voulait me parler mais elle me parle pas, alors qu’ici on a un spectacle, on a la montagne, on a l’environnement, on a de quoi rêver, se poser cinq minutes, regarder le ciel, le paysage, etc. On a un réel besoin de réenchanter le monde, sinon l’humanité court à sa perte. C’est d’une évidence redoutable.

Les mots qui m’inspirent…

« Quand nous prendrons conscience de notre rôle, même le plus effacé, alors seulement nous serons heureux. Alors seulement nous pourrons vivre en paix et mourir en paix, car ce qui donne un sens à la vie donne un sens à la mort. »
Antoine de Saint-Exupéry, Terre des Hommes

MON MESSAGE AUX JEUNES

Ne pas penser que le monde est mauvais. Souvent, c’est le propre de la jeunesse – et je l’ai été aussi – on se dit « je veux changer le monde », « je ne veux pas de ce monde-là »… Pourquoi ? Le monde est comme il est, il a vécu des siècles et des siècles… Simplement, tel qu’il est, fabrique le monde que tu veux, chaque monde étant des petits mondes mis les uns au bout des autres. Il suffit pas d’être contre le système, simplement de construire son propre univers. Ça peut être dans une pièce close comme ça peut être moi dans un espace ouvert. Chacun peut, à n’importe quelle échelle, n’importe quelle dimension, créer son propre univers. Il faut construire son univers dans lequel on est bien, et quand on est bien dans son univers, les autres viendront à vous. Et pas le contraire. On ne change pas les gens, on ne change pas le monde, on se change soi-même. Ce qui est vrai, en plus !